Conférences  2021

Mardi 26 janvier 2021

Christophe POMMIER, conservateur-adjoint au département de l’artillerie du Musée de l’Armée


La guerre de 1870-1871 en Île-de-France : combats, occupation et résistance


Le siège de Paris a été l’opération militaire la plus longue et la plus ambitieuse de la guerre de 1870-1871. C’est également un enjeu stratégique de première importance : fin janvier 1871, la reddition de Paris signe la fin de la guerre et la défaite de la France. Pendant les 132 jours du siège, les opérations militaires se succèdent, en Île-de-France comme en province, pour tenter de délivrer Paris, sans succès ; tandis que les Franciliens subissent, en plein hiver, les vicissitudes de la guerre.


Mardi 16 fevrier 2021

 Raphaële SKUPIEN, maitresse de conférence, université de Lille


Les peintres cartographes à l’aube de la Renaissance. Focus sur le milieu parisien, de Jacques Coene à Gautier de Campes


Les hasards de calendriers ont empêché Frédéric Elsig d’ajouter à la liste des compétences de Gauthier de Campes celle de cartographe (François Ier et l’art des Pays-Bas [Exposition, Paris, Musée du Louvre, 2017]). Ce remarquable peintre polyvalent, identifié avec le Maître de saint Gilles, fut l’un des artistes les plus en vue à Paris sous le règne de François Ier. On lui doit notamment la Figure accordée de Faremoutiers et de Pommeuse, une figure de justice datée de 1526 et levée dans le cadre d’un procès pendant au Parlement de Paris (Quand les artistes dessinaient les cartes [Exposition, Paris, Archives nationales, 2019]).

L’exposition présentée aux Archives nationales a permis de replacer cette figure dans le cadre d’une cartographie locale impulsée, dans le royaume de France, par le Parlement de Paris dès le XIVe siècle et d’esquisser les contours d’un genre pictural méconnu, entre production artistique et production juridique.

L’enquête prosopographique que j’ai commencée nous renseigne sur le profil de ces peintres, cartographes avant l’heure, et éclaire la genèse de la cartographie en France. La conférence présentée à la Société de l’histoire de Paris et d’Île-de-France mettra l’accent sur ces peintres cartographes dont l’activité est attestée à Paris avant 1550.

Mardi 9 mars 2021

Sylvie GONZALVEZ, conservateur en chef du patrimoine honoraire


La Commune de Paris, une révolution. Images du musée d'art et d'histoire Paul Eluard de Saint-Denis


Le musée, installé dans l'ancien carmel où Louise de France vécut sa foi en Dieu, est riche de plus de 15000 documents sur la guerre de 1870 et la Commune de Paris. Cette révolte populaire, qui fait suite à la défaite de la guerre franco-prussienne, durera 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871. Le gouvernement élu aura le temps d'éditer des lois avant-gardistes (séparation de l'église tu et de l'état, suppression du travail de nuit, de la peine de mort, école publique gratuite, etc..) avant d'être sévèrement réprimé par les troupes de Versailles.

Une page d'histoire parisienne méconnue, que la multiplicité des supports (dessins de presse, photographie, peinture,...) montre de manière permanente dans un musée de banlieue.

Mardi 6 avril 2021

Christiane DEMEULENAERE, vice-présidente de l’Association d’histoire et d’archéologie du 20e arrondissement de Paris


La Commune de Paris… vue du 20e arrondissement


L’histoire locale nous rend plus familière et aisée l’approche de la Grande Histoire. On a dit que la Commune avait gouverné «au raz des pavés». Ici, ce sera une lecture «au raz des pavés» que nous proposerons de cet événement, à la fois si bref (72 jours) mais dont le retentissement fut immédiatement mondial. Nous nous posterons sur les collines de Belleville, des Buttes-Chaumont et de Ménilmontant. Nous suivrons le petit peuple de l’Est Parisien qui retrouve dans les clubs politiques et sur les barricades son enthousiasme pour les idées sociales de la fin de l’Empire. Enrôlé en masse dans la Garde nationale, indiscipliné et valeureux, il est de tous les combats. «Belleville est bruyant, expansif, débraillé», écrit le journal La Liberté du 8mai 1871. Bientôt ce sera la Semaine sanglante (21-28 mai 1871) qui s’achève dans le sang et les larmes au Père-Lachaise, puis devant le Mur des Fédérés, sur les pontons de la déportation ou dans l’exil de la proscription.

Mardi 11 mai 2021

Laure GODINEAU et Marc CESAR, Université Sorbonne Paris Nord (Paris 13), Laboratoire Pléiade1871-2021:


Relire la Commune aujourd’hui


À l’occasion de son 150e anniversaire, Laure Godineau et Marc César reviendront sur les nouvelles approches et nouvelles recherches autour de la Commune de 1871, à partir de l’ouvrage collectif qu’ils ont dirigé: La Commune de 1871: une relecture, Paris, Créaphis, 2019 (2ème éd. 2020). L’accent sera mis non seulement sur le renouvellement des problématiques relatives à la Commune de Paris mais aussi sur les travaux concernant l’ensemble du territoire français en 1870-1871 et sa dimension transnationale. La conférence verra comment ce renouvellement repose sur des sources qui sont encore à découvrir ou à redécouvrir.

Mardi 15 juin 2021

Christiane CHENEAUX-BERTHELOT, chercheur associé au Centre Roland Mousnier, UMR 8596, Sorbonne Université


Paris et ses campagnes au XIX° siècle: marchés, productions, producteurs


Le département de la Seine au XIX° siècle englobait encore de larges espaces agricoles dans ses deux arrondissements ruraux de Saint-Denis au nord et de Sceaux au sud. Mais son approvisionnement était fonction aussi de ses relations avec ce que l’on appelait «le rayon de Paris»: une grande partie de l’Île-de-France, voire du Bassin parisien. Plus petit département français, le plus peuplé, le plus riche, portant la capitale, il aurait pu faire figure d’intrus dans le monde, à l’époque très vaste, des campagnes provinciales, des terres à blé. Cependant, terre à céréales, terre d’horticulture et de maraîchage, portant vergers et vignes, le pourtour rural de Paris déclinait un impressionnant panel de cultures qui alimentaient les Halles au quotidien. De ce fait, ce département participait pleinement des avancées de l’agriculture, et était également le reflet de ses archaïsmes. La Seine était le poumon d’un intense commerce et cependant, ne pouvait assumer à lui seull’approvisionnement de la capitale; carrefour des transports, il profitait d’autant plus des progrès ou pâtissait des retards d’infrastructures. Appelé à «dominer» la province par sa vocation de département-capitale, quel était, pour cet espace «écartelé» entre le rural et l’urbain, son impact réel sur les marchés? Les crises, communes à nombre de régions étaient-elles atténuées ou diminuées parce que le département était le siège du gouvernementet celui de marchands influents? A la fois typique de l’époque mais atypique par ses spécificités, l’étude locale du département de la Seine peut-elle servir de marqueur à une étude globale de l’économie rurale en France au XIX° siècle ?

Mardi 28 septembre 2021

Nicolas VIDONI, Maître de conférences en histoire moderne, AMU-Telemme (UMR 7303)


La Police des Lumières: espace urbain, police et politique


L’historiographie a longtemps lu les évolutions policières au prisme de l’évolution de la monarchie. La création de la Lieutenance générale de police en 1667 était vue comme la manifestation d’une autorité royale sans opposition dans la capitale du royaume. Paris serait dès lors propre, sûre, et pourrait refléter la grandeur universelle du monarque. À partir des acquis de l’histoire sociale des polices, attentive aux individus, aux pratiques et aux cultures professionnelles, la réalité du contrôle social peut être questionnée. La Lieutenance générale de police a dû, tout d’abord, justifier son action, et imposer une nouvelle forme de régulation des désordres urbains davantage attentive à l’espace urbain matériel. Elle a ainsi redécoupé la ville en quartiers pour permettre un meilleur nettoyage et un meilleur contrôle des activités dans les rues. Cette nouvelle forme de police a impliqué des expérimentations en termes de contrôle de l’espace, de contrôle des échanges, des usages des rues, etc. Ces dernières ne sont pas allées de soi, et ont suscité des adhésions ou des résistances au sein de la population, au point d’être remises fortement en cause en 1789-1790.


Mardi 19 octobre 2021

Linnéa ROLLENHAGEN TILLY, maître de conférences associé à l'ENSA - Paris La Villette, chercheure associée des laboratoire AUSser et HISTARA


Savoir bien bâtir. Circulations et savoirs théoriques et pratiques entre Paris et Stockholm. Les collections et l'œuvre de Carl-Johan Cronstedt


L’attirance des cours européennes pour Paris et la diffusion de l'art de construire à la française à partir du XVIIe siècle est un fait établi. La Suède compte parmi les pays les plus francisés dans l’Europe moderne et les échanges franco-suédois furent très fructueux, ce dont témoignent notamment la collection de dessins, la bibliothèque et l'œuvre de l'architecte suédois Carl-Johan Cronstedt (1709-1777). Son séjour parisien dans les années 1730 eut uneempreinte considérable sur sa vision de l'architecture et la production de la surintendance des bâtiments de Suède dès le milieu du XVIIIe siècle.


Mardi 30 novembre 2021

Alexandre FRONDIZI, chercheur post-doctoral à l’université de NeuchâtelParis hors les murs.


Pistes pour une nouvelle histoire de l'agglomération capitale au 19e siècle


Cette conférence proposera le bilan d'une recherche en cours sur une histoire du Grand Paris pré-haussmannien. L'histoire de la capitale du 19e siècle, l'histoire de son urbanisation, l'histoire de ses révolutions ou encore l'histoire de sa population et de ses mobilités prennent en effet un nouveau visage dès lors qu'on accepte de ne pas les réduire aux frontières officielles de Paris. Elles esquissent dès lors une ville moins en crise qu'on ne l'a longtemps prétendu, une ville qui réussit à faire face à sa puissante croissance démographique et industrielle, une ville façonnée par des habitants et des habitantes qui ne cessent de percer ses murs.